Friday, November 30, 2007
Thursday, November 29, 2007
Jacques Brel : La Quête (1965)
Rêver un impossible rêve
Porter le chagrin des départs
Brûler d'une possible fièvre
Partir où personne ne part
Aimer jusqu'à la déchirure
Aimer, même trop, même mal,
Tenter, sans force et sans armure,
D'atteindre l'inaccessible étoile
Telle est ma quête,
Suivre l'étoile
Peu m'importent mes chances
Peu m'importe le temps
Ou ma désespérance
Et puis lutter toujours
Sans questions ni repos
Se damner
Pour l'or d'un mot d'amour
Je ne sais si je serai ce héros
Mais mon cœur serait tranquille
Et les villes s'éclabousseraient de bleu
Parce qu'un malheureux
Brûle encore, bien qu'ayant tout brûlé
Brûle encore, même trop, même mal
Pour atteindre à s'en écarteler
Pour atteindre l'inaccessible étoile.
اسمهان : أسقنيها
أسقنيها بأبي أنت وأمي
لا لتجلو الهمّ عني أنت همّي
(دور)
إملأ الكأسَ ابتساما، وغراما
فلقد نامَ الندامى، والخُزامى
زَحَمَ الصبحُ الظلامَ، فإلامَ
قمْ نُنَهْنِهْ شفتينا، ونذَوِّب مهجتينا
رضيَ الحبُّ علينا، يا حبيبي
بأبي أنت وأمي، أسقنيها
لا لتجلو الهم عني، أنت همي
(دور)
غنِّني واسكُبْ غناك ولماك
في فمي فديت فاك هل أراك
وعلى قلبي يداك ورضاك
هكذا أهل الغزل كلما خافوا الملل
أنعشوه بالقبل، يا حبيبي
بأبي أنت وأمي أسقنيها
لا لتجلو الهم عني أنت همي
(دور)
Wednesday, November 28, 2007
Charles Aznavour : Comme Ils disent !! (1973)
J'habite seul avec maman
Dans un très vieil appartement
Rue Sarasate
J'ai pour me tenir compagnie
Une tortue deux canaris
Et une chatte
Pour laisser maman reposer
Très souvent je fais le marché
Et la cuisine
Je range, je lave, j'essuie,
A l'occasion je pique aussi
A la machine
Le travail ne me fait pas peur
Je suis un peu décorateur
Un peu styliste
Mais mon vrai métier c'est la nuit.
Que je l'exerce en travesti :
Je suis artiste
Jai un numéro très spécial
Qui finit en nu intégral
Après strip-tease
Et dans la salle je vois que
Les mâles n'en croient pas leurs yeux.
Je suis un homme, oh !
Comme ils disent
Vers les trois heures du matin
On va manger entre copains
De tous les sexes
Dans un quelconque bar-tabac
Et là on s'en donne à cœur joie
Et sans complexe
On déballe des vérités
Sur des gens qu'on a dans le nez
On les lapide
Mais on fait ça avec humour
Enrobé dans des calembours
Mouillés d'acide
On rencontre des attardés
Qui pour épater leurs tablées
Marchent et ondulent
Singeant ce qu'ils croient être nous
Et se couvrent, les pauvres fous
De ridicule
Ça gesticule et parle fort
Ça joue les divas, les ténors
De la bêtise
Moi les lazzi, les quolibets
Me laissent froid puisque c'est vrai.
Je suis un homme, oh !
Comme ils disent
A l'heure où naît un jour nouveau
Je rentre retrouver mon lot
De solitude
J'ôte mes cils et mes cheveux
Comme un pauvre clown malheureux
De lassitude
Je me couche mais ne dors pas
Je pense à mes amours sans joie
Si dérisoires
A ce garçon beau comme un Dieu
Qui sans rien faire a mis le feu
A ma mémoire
Ma bouche n'osera jamais
Lui avouer mon doux secret
Mon tendre drame
Car l'objet de tous mes tourments
Passe le plus clair de son temps
Au lit des femmes
Nul n'a le droit en vérité
De me blâmer de me juger
Et je précise
Que c'est bien la nature qui
Est seule responsable si
Je suis un homme, oh !
Comme ils disent
اسمهان : امتي حتعرف
من الحان القصبجي وكلمات مامون الشناوي
إمتى حتعرف إمتى إنّي بحبّك إمتى
إمتى حتعرف إمتى إمتى إمتى
إمتى حتعرف
مداخلة
(سامع؟.. الكلام إلك يا جارة)
(إنتّ بتكلمني؟)
(نعم؟.. لأ!.. غلطان يا بيي.. عمقروِش.. بحكي مع حالي)
بناجي طيفك واتمنى أشوفك
لا يوم عطفتِ عليّ ولا انتَ سائل فيَّ
وِلإمتى حَتحيّر بالي وتزوّد همّي
يللي غرامك في خيالي وبروحي ودمي
إمتى حتعرف إمتى إنّي بحبّك إمتى..
(سامع؟.. هيّ رسالة غرام إلك..)
(مالي فاهم عليك..)
(إنت مالك فهمان شي..)
فضلت اخبّي حبك، حبك بقلبي حبّك
فضلت أخبّي
وصبّره وواسيه والنار بترعى فيه
وخفت أقللك على حالي واشرح لك حبي
ليكون فؤادك مش داري وتعذّب قلبي
يللي غرامك في خيالي وبروحي ودمي
إمتى حتعرف إمتى إنّي بحبّك إمتى..
خلتني أحبك واتمنى قربك
اسعدني يوم بلقاك ترحمني فيه برضاك
وتدوق غرامي اللي جرحته
أنا لك بغنّي
ليكون فؤادك مش داري وتعذّب قلبي
يللي غرامك في خيالي وبروحي ودمي
إمتى حتعرف إمتى إنّي بحبّك إمتى..
Thursday, November 15, 2007
Charles Aznavour : Comme Des Etrangers.
Un peu par lâcheté, un peu par lassitude
Sur la terre brûlée de tous nos jours heureux
Un peu par vanité, un peu par habitude
De peur de rester seuls, nous vivons tous les deux
Comme des inconnus qui n'ont rien à se dire
Comme des gens pressés qui se voient par hasard,
Échangeant quelques mots dans un pâle sourire
Avec rien dans le cœur et rien dans le regard
{Refrain:}
Il ne nous reste rien que regrets et remords,
Rien qu'un amour déjà mort
Nous ne sommes, quoi qu'on fasse,
Que deux êtres face à face
Qui vivent comme des étrangers
Mais qu'est-il advenu du couple qui s'aimait?
Nous ne le saurons jamais
Car nous restons côte à côte
En nous rejetant les fautes
Et vivons comme des étrangers
Peut-être par pudeur, peut-être par faiblesse,
Nous n'abordons jamais ce problème important
Et ridiculement figés par la détresse,
Espérant l'impossible, nous tuons le temps
Le temps qui sûrement nous dévore et ravage
Ce rien de pureté contenu dans nos cœurs
Et nous sommes deux fous qui, croyant être sages,
Se gorgent d'un passé qui lentement se meurt
Jacques Brel : L'amour est Mort!!
Ils n'ont plus rien à se maudire
Ils se perforent en silence
La haine est devenue leur science
Les cris sont devenus leurs rires
L'amour est mort, l'amour est vide
Il a rejoint les goélands
La grande maison est livide
Les portes claquent à tout moment
Ils ont oublié qu'il y a peu
Strasbourg traversé en riant
Leur avait semblé bien moins grand
Qu'une grande place de banlieue
Ils ont oublié les sourires
Qu'ils déposaient tout autour d'eux
Quand je te parlais d'amoureux
C'est ceux-là que j'aimais décrire
Vers midi s'ouvrent les soirées
Qu'ébrèchent quelques sonneries
C'est toujours la même bergerie
Mais les brebis sont enragées
Il rêve à d'anciennes maîtresses
Elle s'invente son prochain amant
Ils ne voient plus dans leurs enfants
Que les défauts que l'autre y laisse
Ils ont oublié le beau temps
Où le petit jour souriait
Quand il lui récitait Hamlet
Nu comme un ver et en allemand
Ils ont oublié qu'ils vivaient
A deux, ils brûlaient mille vies
Quand je disais belle folie
C'est de ces deux que je parlais
Le piano n'est plus qu'un meuble
La cuisine pleure quelques sandwichs
Et eux ressemblent à deux derviches
Qui toupient dans le même immeuble
Elle a oublié qu'elle chantait
Il a oublié qu'elle chantait
Ils assassinent leurs nuitées
En lisant des livres fermés
Ils ont oublié qu'autrefois
Ils naviguaient de fête en fête
Quitte à s'inventer à tue-tête
Des fêtes qui n'existaient pas
Ils ont oublié les vertus
De la famine et de la bise
Quand ils dormaient dans deux valises
Et, mais nous, ma belle
Comment vas-tu?
Comment vas-tu?
Wednesday, November 14, 2007
Jacques Brel : Les Vieux (1963)
Les vieux ne parlent plus ou alors seulement parfois du bout des yeux
Même riches ils sont pauvres, ils n'ont plus d'illusions et n'ont qu'un coeur pour deux
Chez eux ça sent le thym, le propre, la lavande et le verbe d'antan
Que l'on vive à Paris on vit tous en province quand on vit trop longtemps
Est-ce d'avoir trop ri que leur voix se lézarde quand ils parlent d'hier
Et d'avoir trop pleuré que des larmes encore leur perlent aux paupières
Et s'ils tremblent un peu est-ce de voir vieillir la pendule d'argent
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, qui dit: je vous attends
Les vieux ne rêvent plus, leurs livres s'ensommeillent, leurs pianos sont fermés
Le petit chat est mort, le muscat du dimanche ne les fait plus chanter
Les vieux ne bougent plus leurs gestes ont trop de rides leur monde est trop petit
Du lit à la fenêtre, puis du lit au fauteuil et puis du lit au lit
Et s'ils sortent encore bras dessus bras dessous tout habillés de raide
C'est pour suivre au soleil l'enterrement d'un plus vieux, l'enterrement d'une plus laide
Et le temps d'un sanglot, oublier toute une heure la pendule d'argent
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, et puis qui les attend
Les vieux ne meurent pas, ils s'endorment un jour et dorment trop longtemps
Ils se tiennent la main, ils ont peur de se perdre et se perdent pourtant
Et l'autre reste là, le meilleur ou le pire, le doux ou le sévère
Cela n'importe pas, celui des deux qui reste se retrouve en enfer
Vous le verrez peut-être, vous la verrez parfois en pluie et en chagrin
Traverser le présent en s'excusant déjà de n'être pas plus loin
Et fuir devant vous une dernière fois la pendule d'argent
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, qui leur dit: je t'attends
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non et puis qui nous attend.
Tuesday, November 6, 2007
Charles Aznavour: Hier Encore J'avais 20 ans!!
Hier encore j'avais vingt ans
Je caressais le temps et jouais de la vie
Comme on joue de l'amour et je vivais la nuit
Sans compter sur mes jours qui fuyaient dans le temps
J'ai fait tant de projets qui sont restés en l'air
J'ai fondé tant d'espoirs qui se sont envolés
Que je reste perdu, ne sachant où aller
Mes yeux cherchant le ciel mais le coeur mis en terre
Hier encore j'avais vingt ans
Je gaspillais le temps en voulant l'arrêter
Et pour le retenir, même le devancer,
Je n'ai fait que courir et me suis essouflé
Ignorant le passé, conjugant au futur,
Je précédais de «moi» toute conversation
Et donnais mon avis que je voulais le bon
Pour critiquer le monde avec désinvolture
Hier encore j'avais vingt ans
Mais j'ai perdu mon temps à faire des folies
Qui ne me laissent au fond rien de vraiment précis
Que quelques rides au front et la peur de l'ennui
Car mes amours sont mortes avant que d'exister
Mes amis sont partis et ne reviendront pas
Par ma faute j'ai fait le vide autour de moi
Et j'ai gâché ma vie et mes jeunes années
Du meilleur et du pire, en jetant le meilleur,
J'ai figé mes sourires et j'ai glacé mes pleurs...
Où sont-ils à présent,
À présent, mes vingt ans?
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